À la veille de la Journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée ce samedi 3 mai, Reporters sans frontières (RSF) a dévoilé son Classement mondial 2025. La Guinée y enregistre une chute alarmante : elle dégringole de la 78ᵉ à la 103ᵉ place, perdant 25 rangs en un an. Ce recul brutal propulse le pays dans la catégorie des États où la liberté de la presse est jugée « en difficulté », loin derrière la majorité de ses voisins ouest-africains, à l’exception du Mali (109ᵉ).
À titre comparatif, le Ghana (52ᵉ), le Liberia (54ᵉ), la Sierra Leone (56ᵉ), la Gambie (58ᵉ), la Côte d’Ivoire (64ᵉ) et le Sénégal (74ᵉ) affichent des performances nettement plus positives.
Pour RSF, l’année 2024 marque un tournant préoccupant pour la presse guinéenne. Elle a été marquée par une série de mesures répressives : fermeture de médias indépendants, disparition du journaliste Habib Marouane Camara — toujours introuvable à ce jour —, exils forcés et intimidations ciblées contre plusieurs professionnels du secteur.
La Haute Autorité de la Communication (HAC), censée garantir l’indépendance du paysage médiatique, est également pointée du doigt. Elle est accusée de se rapprocher dangereusement des autorités de transition, au point d’adopter une posture plus répressive à l’égard des médias critiques.
Ce recul vient balayer les progrès réalisés en 2022 et envoie un signal d’alarme. Car au-delà de la liberté de la presse, c’est l’ensemble du processus démocratique guinéen qui semble vaciller.
La Rédaction Politique