Guinée : les nouvelles autorités s’engagent fermement à agir pour corriger la déchéance morale et la dépravation des valeurs qui ruinent l’ensemble de la société guinéenne

Les nouvelles autorités du pays, conscientes du dérapage politique et sociétal qui a frappé la nation, ont pris leurs responsabilités. Elles s’engagent fermement à agir pour corriger la déchéance morale et la dépravation des valeurs qui ruinent l’ensemble de la société guinéenne.

Un rappel historique indispensable par Ibrahima Sory Keita

Il est évident que la classe politique guinéenne a failli dans l’accomplissement de ses responsabilités en matière d’organisation d’une société viable. Captivée par les luttes de pouvoir et les jeux de positionnement politique, elle s’enlise et perd de vue les enjeux cruciaux.

Il est donc déterminant qu’un groupe conscient des dérives politiques et sociétales de la nation prenne ses responsabilités et se mette au travail pour corriger cette déchéance morale et cette dépravation des valeurs qui minent la société guinéenne. Toutefois, la diligence dans l’action est primordiale, car le temps n’est plus notre allié. Il est impératif d’agir maintenant, sous peine de subir de lourdes conséquences. Si la situation actuelle persiste, elle condamnera les générations futures à l’ignorance, à la misère et à la soumission servile.

Cela équivaut à repenser l’organisation politique d’une nation où la loi de la jungle prévaut, et où les méthodes utilisées sont encore plus complexes et destructrices que celles auxquelles nous avons recours aujourd’hui.

Il est certain qu’il ne s’agit pas de se laisser duper en croyant naïvement au « gouvernement du peuple par le peuple pour le peuple » ou de se lasser de la démocratie.

L’État de la nation guinéenne nécessite un éveil profond de la conscience nationale, bien plus qu’une simple confrontation des classes sociales, qui ne ferait qu’engendrer une révolte stérile. Si la démocratie se définit indiscutablement par la participation de tous à la vie politique, il demeure cependant que l’effondrement des valeurs, la dégradation morale, la pauvreté, la mauvaise qualité de l’éducation, l’illettrisme et l’analphabétisme généralisés au sein de la population guinéenne empêchent l’instauration d’un véritable système démocratique. La démocratie ne repose pas uniquement sur des élections, mais sur l’organisation harmonieuse de la société.

La quête de démocratie, bien que louable pour toute société désireuse de s’affirmer, n’a pas constitué la réponse idéale aux aspirations populaires en Guinée. Elle a, au contraire, exacerbé une fracture sociale, alimentée par une minorité cherchant à défendre ses intérêts personnels et une majorité ignorante de ses droits et devoirs. L’intervention des consciences professionnelles en politique, en sociologie et en économie devient donc plus qu’une nécessité pour repenser et réorganiser la nation guinéenne.

Pendant ce temps, le monde avance à grands pas vers une destinée dont les contours sont incertains. Des forces obscures semblent imposer un nouvel ordre, une nouvelle manière de vivre que personne ne pourra maîtriser si nous refusons d’assumer notre destin, de réformer structurellement notre société et de nous adapter aux défis du Nouveau Monde.

S’obstiner à privilégier l’égoïsme, à laisser la loi du plus fort régner et à laisser les ténèbres recouvrir la mémoire collective, tout en négligeant la promotion du bien-être commun et l’intégration active dans le concert des nations, serait la consécration de l’obscurantisme comme mode de vie pour notre peuple.

Ibrahima Sory Keita