Enseignement technique et professionnel : quel regard sur l’avenir de ce secteur en Guinée ?

Le secteur de l’enseignement technique et professionnel est très sollicité sur le marché de l’emploi. Malheureusement, ce secteur est très peu courtisé par certains jeunes qui, après plusieurs échecs aux examens se retournent pour aspirer trouver une porte de sortit.

De nombreux pays de la sous-région ont accordé une importance au secteur de l’enseignement technique et professionnel pour réduire le chômage. Ce secteur qui était presque ignoré en Guinée, connait de nos jours un bon nombre de jeunes qui se rapprochent de ces filières de l’enseignement professionnel.

Dans une interview accordée à Citoyen Tv, Mohamed Dantary Barry, Syndicaliste, nous donne son avis sur le secteur de l’enseignement technique et professionnel en Guinée.

Selon lui, plusieurs pays de la sous-région se sont développés à travers le secteur de l’enseignement technique et professionnel qui contribue au développement de l’économie du pays.

« Quand vous regardez dans la sous-région, les gens se sont développés à partir de la formation professionnelle, ce que nous utilisons vient souvent des pays voisins de la sous-région. C’est parce qu’ils ont su développer le secteur de l’enseignement technique et professionnel. C’est indispensable pour un pays, ça va renforcer non seulement la monnaie nationale, développer le pays et lutter contre le chômage. » dit-il au micro de notre reporter.

Poursuivant, Mohamed Dantary Barry ajoute que ce secteur peut fortement lutter contre le chômage dans le pays. Un point sur lequel il met un accent particulier dans le processus de développement du pays et qui va sans doute aider les jeunes à se frayer du chemin pour trouver un point de chute dans la recherche d’un avenir meilleur.

« Aujourd’hui, ce secteur peut employer plus de 50% de la population guinéenne. Si ce secteur est appuyé et développé, il pourra réduire le chômage en Guinée. » A-t-il affirmé.

De nos jours, on constate une vague de jeunes qui se lancent dans l’apprentissage des métiers de l’enseignement technique et professionnel. Autrefois, ce secteur était souvent ignoré par certains jeunes qui prennent conscience ces derniers temps de l’importance d’apprendre un métier professionnel. Pour d’autres c’est après plusieurs tentatives au BAC sans succès qu’ils décident de se tracer un nouveau chemin dans ce secteur qui est pourtant beaucoup solliciter sur le marché de l’emploi.

Selon ce syndicaliste, cette prise de conscience des jeunes vers les métiers de l’enseignement technique et professionnel dépend de la volonté politique des autorités. Notamment, à l’ère du CNRD où on a donné une valeur ajoutée dans ce secteur, à travers l’ex Ministre de l’Enseignement Technique, de la Formation Professionnelle et de l’Emploi, Alpha Bacar Barry qui a valorisé ce secteur et attiré plusieurs jeunes à s’intéresser aux métiers techniques et professionnels.

    « Il y a une prise de conscience des jeunes, mais tout cela est dû à la volonté politique. Aujourd’hui, avec le CNRD on a vu le Ministre de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle Alpha Bacar Barry qui a beaucoup développé ce secteur. Avant son arrivé ce secteur était à l’abandon total, mais quand il est venu avec sa capacité de gestion, d’initiation et de mangement, il a vraiment travaillé et donné goût à l’enseignement technique aujourd’hui. »

Malgré des avancés dans ce secteur, ce syndicaliste déplore quelques failles et invite les autorités à trouver solution pour éviter que cela soit un frein pour certains jeunes qui aspire déjà œuvrer dans ce secteur promoteur.

« Le seul problème est au niveau du recrutement. Il y a un problème avec le parcours pro qui fatigue les gens parce qu’aujourd’hui il y a beaucoup d’échecs au niveau de l’enseignement préuniversitaire. Si on demande le BAC à une personne qui souhaite faire le BTS. Or, quand on a le BAC il faut aller à l’Université. Donc, il est important que quand tu n’as pas le BAC et tu es au niveau terminal, que l’Etat te recrute avec le certificat du niveau terminal pour que tu aies le diplôme BTS. Il est de même si tu n’as pas le niveau Brevet, tu ne dois pas avoir le BEP. »

Ce syndicaliste en la personne de Mohamed Dantary Barry, propose également d’autres pistes de solution : « avec le syndicat, on avait tout fait pour qu’il ait un poste primaire. Mais aujourd’hui, on ne parle pas de post primaire. Il consiste à celui qui n’a pas son examen de passage en 7ème année, tu peux faire la maçonnerie, la menuiserie, coiffure, couture… c’est à cause de cela qu’on avait négocié et obtenu même une direction nationale de post primaire dont le premier était un syndicaliste en la personne de Tamou Baldé ».

Il souligne en fin de compte que si les jeunes n’ont rien à faire, ils risquent de se livrer à la délinquance ou penser aller ailleurs. Le plus important est que l’Etat profite des écoles et des enseignants dont ils disposent pour recruter et renforcer les capacités des encadreurs, afin de pouvoir former les enfants qui peuvent devenir des excellents techniciens. Ils seront utiles à l’Etat et contribueront au développement du pays.