L’approvisionnement en électricité était devenu un acquis pour les populations de Conakry, bien que cet acquis était emballé d’une promesse électoraliste liée au barrage KALETA. Le régime d’Alpha CONDE a fait miroiter une puissance fictive de KALETA, allant jusqu’à affirmer que la Guinée pouvait exporter de l’électricité dans la sous-région grâce à ce projet, alors qu’en réalité, c’est un navire amarré ici à Conakry qui alimentait la ville en électricité 24h/24.
C’est pourquoi les Guinéens peinent à supporter les coupures de courant, car pour eux, la Guinée avait une abondance d’électricité avec la possibilité d’en vendre à d’autres pays. Ils ne comprennent pas ce revirement négatif survenu sous le régime du CNRD. Ce qui est encore plus grave, c’est qu’après chaque manifestation contre les coupures de courant dans un quartier, l’EDG rétablit automatiquement l’électricité dans cette zone, comme si c’était un refus délibéré de fournir de l’électricité à la population et que la violence était le seul moyen de l’obtenir.
C’est cette perception que la population retient derrière cette problématique des coupures de courant.
Face à cette situation, les cadres du Gouvernement du CNRD n’ont pas réussi à découdre cette illusion de KALETA, par une communication adéquate envers la population pour transformer la colère et la frustration des citoyens en actions positives, ou tout au moins maintenir alors ce petit acquis, même s’il y a une autre réalité cachée, en fournissant de l’électricité 24h/24.
Pendant ce temps, les coupures fréquentes et imprévisibles de courant entravent les activités commerciales, compromettent les services de santé et d’éducation, et sapent la productivité des entreprises. Les foyers guinéens sont plongés dans l’obscurité, les enfants ont du mal à étudier, les hôpitaux fonctionnent difficilement et plusieurs entreprises tendent vers la faillite. Cette crise énergétique alimente un cercle vicieux de pauvreté et d’instabilité, mettant en péril le bien-être de toute une nation. Elle est devenue un obstacle majeur au développement socio-économique de la Guinée.
Pour résoudre efficacement la crise des coupures de courant, en plus du retour du navire, il est impératif de diversifier les sources énergétiques en investissant dans l’énergie solaire. Cela permettra à la Guinée de réduire sa dépendance aux sources d’énergie hydroélectrique et d’assurer un approvisionnement stable et fiable en électricité à travers tout le pays. La Guinée a un ensoleillement abondant tout au long de l’année, ce qui la rend idéale pour l’énergie solaire.
C’est une option qui permettra de fournir de l’électricité aux localités éloignées où l’accès aux réseaux électriques traditionnels est limité.
L’énergie solaire est une source propre et renouvelable, qui réduit les émissions de gaz à effet de serre et préserve les écosystèmes, contrairement aux barrages hydroélectriques, qui peuvent avoir un impact environnemental significatif,
La résolution de la crise des coupures de courant en Guinée, va au-delà du limogeage des directeurs, elle nécessite également un fort engagement politique, une coordination efficace entre les différents acteurs, ainsi que la mise en place de mécanismes de gouvernance transparents et responsables pour assurer une gestion efficace des ressources énergétiques du pays, tout en luttant contre la corruption et les détournements dans le secteur.
Ange Gabriel HABA,
Secrétaire Exécutif du Conseil National des Organisations de la Société Civile Guinéenne (CNOSCG).