CNT : Discours du Président Dr Dansa Kourouma à la plénière de l’Examen de la Loi des Finances 2024

Vendredi 22 décembre 2023

Hémicycle du Palais du Peuple

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MESDAMES ET MESSIEURS

À la suite de l’incendie catastrophique du dépôt de carburants, survenu dans la nuit du Dimanche 17  au Lundi 18 décembre 2023, à Kaloum, je voudrais, je veux, comme chacun d’entre vous, rendre l’hommage de la Nation, à toutes les victimes. Je vous convie à entonner une seconde fois notre hymne LIBERTÉ, pour exprimer très solennellement la plus magnifique réponse symbolique, le plus magnifique hommage aux morts, aux blessés, et aux familles qui sont dans une peine immense et inconsolable, à leurs proches, pour leur témoigner la profondeur de notre compassion, la solidité de notre soutien et notre solidarité, troisième pilier de notre devise.

CHANTONS HYMNE NATIONALE

MESDAMES ET MESSIEURS LES CONSEILLERS NATIONAUX

Le Président de la République Colonel Mamadi DOUMBOUYA l’a dit hier, avec des mots forts, personnels : la REPUBLIQUE ET LE PEUPLE ENTIER se tiennent et se tiendront à leurs côtés.

Dans l’épreuve, vous l’avez rappelé par l’expression de votre élan de générosité patriotique. Notre peuple s’est mobilisé spontanément, dès Lundi pour donner la plus belle posture humaine à la tragédie qui l’afflige. Ensemble, nous devons dire, et nous avons d’ailleurs su le dire, et avec quelle force et pugnacité, notre indissoluble unité.

Le peuple Guinéen, encore une fois, a été à la hauteur de son histoire. Or, être à la hauteur de l’histoire est une exigence immense, je dirai sublime.

L’hémicycle est le lieu, pour nous, de nous incliner pieusement devant la mémoire de toutes les victimes civiles et militaires, des tragiques événements liés à cette catastrophe. A chacune des familles endeuillées, nous adressons nos sincères condoléances. Aussi, pour le repos de l’âme des disparus, joignons-nous aux familles de Kaloum et au Président de la République, pour de ferventes prières durant ces trois jours de deuil décrétés.

Mesdames et Messieurs

En cette séance plénière, qui inaugure l’examen de la Loi de Finances Initiale 2024 et au regard de tous les défis qui nous attendent, vous conviendrez avec moi, chers collègues, que notre tâche sera très laborieuse. En cette circonstance donc, en plus de notre mission régalienne consistant à légiférer, il nous faudra nécessairement veiller à l’orientation, au contrôle et au suivi-évaluation de la feuille de route de la Transition, à travers l’analyse du budget qui nous est soumis.

Il y va de notre crédibilité, en tant que Conseillers nationaux, et de celle du CNT, en tant qu’organe législatif de la transition. Par conséquent, ce qui nous est demandé, à l’occasion de l’examen budgétaire, c’est un vrai sursaut national qui devra permettre aux législateurs que nous sommes, d’offrir à la République de Guinée les prémisses ostensibles du succès éclatant du processus de transition.

Pour ces raisons, chers collègues, l’audace, l’abnégation, la diligence et le patriotisme doivent être et demeurer notre unique et permanent crédo. Cette disposition fera nécessairement appel à des valeurs éthiques comme l’exemplarité, qui se traduit par, entre autres, la disponibilité, la ponctualité et l’assiduité aux travaux.

Aussi faut-il souligner que le projet de Budget de l’exercice 2024 met, comme celui des années précédentes, l’accent sur des programmes et des projets à fort impact et à effets durables, qui répondent aux besoins prioritaires et stratégiques de l’État guinéen.

Le but de la croissance, qu’il doit impulser, est d’assurer à tous les citoyens guinéens une meilleure qualité de vie, de bâtir des collectivités et des familles fortes et souriantes, ainsi que de renforcer les fondations du développement et de la résilience de nos zones rurales, urbaines et périurbaines, maintenant et dans la décennie à venir.

Notre engagement est de soutenir l’action gouvernementale, que nous avons le privilège de contrôler, pour réaliser une croissance et une émergence, qui profitent à tous. Une croissance et une émergence qui signifient que tous les citoyens de la République de Guinée ont accès aux services à tous les services sociaux de base, dont ils ont besoin, quand ils en ont besoin.

Notre budget, par l’objectivité et la profondeur de nos analyses, doit être sincère et constructif et, à la fin, nous pourrons clamer que c’est la Guinée qui gagne !

Mesdames, Messieurs les Conseillers nationaux

Veillons à ce que les mesures budgétaires, que nous allons voter, fassent réaliser, par nos services de régie, plus de recettes, pour plus de dépenses structurelles, car nos ambitions pour notre patrie, la Guinée, doivent s’élever à la hauteur des aspirations dynamiques de nos populations. J’en profite pour affirmer ici, que le débat parlementaire sur le budget de l’État, qui va se dérouler durant les jours qui suivent, ne peut être, ni ne sera un débat stérile. Il sera fécond avec la volonté ferme de bâtir dans le marbre, le bien-être de nos concitoyens.

Je salue chaleureusement l’expression citoyenne d’opinions contradictoires, tant dans les commissions qu’à l’intercommission. Sans ces débats contradictoires, nous passerions à côté de la pédagogie nécessaire, contenue dans le dialogue constructif avec les services nationaux, pour faire comprendre aux Guinéens où nous voulons mener ce pays.

Ces débats ont démontré, avec une féconde éloquence, que le budget de l’État n’est pas juste un empilement de chiffres. Il est plutôt l’expression chiffrée de notre présent, mais aussi de notre avenir. C’est pourquoi, notre budget doit faire l’objet d’analyses sans complaisance.

Mesdames, Messieurs,

Plus de recettes, pour plus de dépenses, car nos ambitions doivent s’inscrire, de plus en plus, sur la voie de la souveraineté budgétaire. Nous devons dépendre, de moins en moins, de l’aide publique au développement et nous devons compter, de plus en plus, sur nos seules forces et ressources. A cet égard, nous avons pour mission  d’imaginer le présent et l’avenir,, de les façonner et, par-là, de les transformer constamment en profondeur.

Permettez que je paraphrase cette célèbre interpellation, lancée au 19ème siècle par le Poète et homme politique Victor HUGO, je cite : « Sénateurs, montrez que vous êtes nécessaires ». Moi je dis :« Conseillers Nationaux, montrer que vous êtes nécessaires et indispensables », car la politique est l’art de la prévision et de la bonne exécution et notre travail est de mettre en œuvre des mesures budgétaires efficaces, efficientes et économes. Les années qui viennent doivent être celles du rebond et de l’action pour l’irréversibilité de la transition.

C’est au bénéfice de ces miennes réflexions que je déclare ouvert l’examen de la Loi de finances 2024.

Je vous remercie.