TPI de Kaloum : le promoteur Amadou Zam Diallo condamné pour abus de confiance après l’échec du concert de Maitre Gims

La décision du juge est tombée ce mercredi 12 avril 2023 au tribunal correctionnel de Kaloum après plus de trois mois de procès dans le dossier ministère public et Mohamed Touré contre Amadou Zam Diallo promoteur culturel. Amadou Zam Diallo était poursuivi par Mohamed Touré pour escroquerie et abus de confiance portant sur un montant principal de quatre-vingt-dix mille dollars.

Le prévenu avait contracté une dette de 90 milles dollars pour financer le concert du célèbre rappeur franco-congolais Maître Gims. Ainsi, après le projet, la somme de 90 mille dollars lui serait rendue avec un taux d’intérêt atteignant 250 millions de francs guinéens. Mais, contre toute attente, le concert a été un échec total.

Dans sa décision, le président du tribunal a dans son délibéré, déclaré Amadou Zam Diallo non coupable du délit d’escroquerie à lui reproché. En conséquence, lui renvoie des fins de la poursuite pour délit d’escroquerie non établi.

Sur l’abus de confiance, déclare le prévenu coupable du délit d’abus de confiance, pour la répression le condamne à douze mois d’emprisonnement dont six mois assortis de sursis et au paiement de cinq millions GNF d’amende. Sur l’action civile, reçoit Mohamed Touré dans ses prétentions et déclare Amadou Zam Diallo responsable du préjudice subi par Mohamed Touré. En conséquence, le condamne à payer à la victime des sommes de 90 000 dollars et 250 millions de francs guinéens. En outre, ramène les dommages et intérêts raisonnables pour caution, et condamne Amadou Diallo à 50 millions de dommages et intérêts ainsi qu’aux dépens.

Au sortir de l’audience, M’Antoine Pépé Lamah, avocat de la défense, dit ne pas comprendre cette décision du tribunal qui pour lui est un scandale : « De ma petite carrière d’avocat, c’est l’une des plus mauvaises décisions de justice que je n’ai jamais connue. Un tribunal correctionnel qui retient un prévenu dans les liens de la culpabilité pour une histoire de prêt à intérêts. C’est une affaire purement civile. Quand vous prêtez de l’argent à une personne contre intérêt et qu’elle ne rembourse pas, la voie judiciaire pour le recouvrement c’est bien l’assignation, ce n’est pas devant un juge pénal », a-t-il déclaré

Avant d’ajouter que  « Non seulement la procédure a été biaisée parce que celle qui s’applique en matière de flagrant délit a été violée, et, nous irons jusqu’au bout. Une procédure est en marche. Mais, nous déplorons le fond de cette affaire qui vient d’être évacuée parce que teinté d’une illégalité qui ne dit pas son nom », a-t-il dénoncé.

 

 

 

BMS