C’étaient les 12 et 13 janvier derniers près d’Arbinda dans la région du Sahel, dans le nord du Burkina Faso : « Elles étaient parties à la cueillette de fruits sauvages pour préparer la pitance quotidienne de leurs familles respectives, mais elles ne sont pas revenues, relate le quotidien Aujourd’hui. La nouvelle de leur rapt a été rapportée par celles qui ont pu s’échapper des griffes de leurs ravisseurs. Depuis, les recherches et les opérations de ratissage initiées par l’armée et les VDP (les Volontaires pour la défense de la patrie) sont restées infructueuses. […] Depuis le début des violences terroristes en 2015 au Burkina Faso, c’est la première fois, pointe Aujourd’hui, que des femmes sont victimes d’enlèvement. Pour l’heure, et en l’absence de revendication, les regards sont tournés vers les groupes armés terroristes qui écument la région (notamment le GSIM et l’EIGS). »
Et le quotidien ouagalais de s’interroger : « S’agit-il d’une riposte de ces groupes aux opérations de sécurisation en cours et en préparation dans cette région ? Les questions foisonnent et on redoute le pire. »
« Un caillou de plus dans les godasses du capitaine »
Pour Le Pays, autre quotidien burkinabè, « ce rapt massif est la preuve que la situation sécuritaire, plus de trois mois après l’arrivée du capitaine Ibrahim Traoré aux affaires, demeure préoccupante. C’est un caillou de plus dans les godasses du capitaine. Pourtant, rappelle le journal, pas plus tard que le week-end écoulé, les Burkinabè étaient nombreux à se féliciter de la reconquête de Falangoutou […]. Ou encore du ravitaillement de Djibo et de Pama. Cela dit, l’arbre ne doit pas cacher la forêt, s’exclame Le Pays. Car des villages entiers sont, ces derniers temps, vidés de leurs habitants, sommés par les groupes armés de déguerpir, sous peine de représailles. Tout se passe, en effet, comme si pendant que l’on reconquiert certaines localités, on perd le contrôle d’autres. Les exemples sont légion dans les régions de la Boucle du Mouhoun, du Nord, du Sahel et de l’Est, où des populations, pour sauver leur peau, ont migré vers des zones urbaines plus sécurisées. Toutefois, pointe encore Le Pays, on espère qu’avec l’entrée dans la danse, pour bientôt, des 50 000 Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), la peur changera de camp. »
L’autre visage abject du terrorisme
Le problème, relève pour sa part Ledjely en Guinée, « c’est ce blocus que les terroristes imposent à une vaste partie du territoire burkinabè. Ne pouvant être ravitaillées en vivres à partir des villes encore sous contrôle de l’État, ces pauvres femmes […] ont préféré braver le danger et les risques. En l’absence de denrées aussi basiques que le pain, le riz, le sucre ou encore l’huile, elles n’ont pas eu le choix. […] Elles sont allées en brousse pour chercher des feuilles, des fruits et des légumes sauvages. Elles espéraient en revenir, leurs charrettes pleines à ras bord. Malheureusement, de la soixantaine qui sont parties jeudi et vendredi, une cinquantaine reste introuvable. Ce drame est l’autre visage abject du terrorisme, en plus des attentats et des interminables listes macabres qui les accompagnent. »
Mali : le retour mouvementé de l’imam Dicko à Bamako
« L’accueil triomphal (à Bamako) que les partisans de l’imam Mahmoud Dicko voulaient réserver à leur leader, de retour des Lieux Saints de l’Islam, samedi [14 janvier, NDLR], ne s’est pas passé comme prévu, rapporte Le Journal du Mali. Un impressionnant dispositif de sécurité avait été mis en place par les autorités militaires, dont les éléments n’ont pas hésité à charger les partisans de l’imam Dicko. Pour le moment, les raisons de cette répression ne sont pas connues, mais d’ores et déjà, elle a été condamnée par de nombreuses voix au Mali, y compris celles de leaders politiques. »
Guerre ouverte entre Dicko et Goïta
Il faut dire que le divorce est consommé depuis bien longtemps entre l’imam Dicko et le pouvoir militaire à Bamako. « La dernière pomme de discorde, rappelle WakatSéra : le religieux et ses partisans sont vent debout contre le projet de nouvelle constitution que la junte tient mordicus à faire passer au forceps. »
Commentaire de Fraternité Matin en Côte d’Ivoire : « la guerre est désormais ouverte entre le Colonel Assimi Goïta et l’imam Mahmoud Dicko. […] Sur les réseaux sociaux, les partisans du leader religieux accusent le Premier ministre de soutenir le non-respect des normes démocratiques par le Chef de la Transition. En face, le gouvernement n’entend pas laisser ce mouvement de contestation prospérer. » Alors s’interroge Frat’Mat’, « va-t-on assister à des manifestations géantes, comme le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga et son ancien allié, l’imam Dicko, avaient organisées pour pousser IBK vers la sortie ? »