Simandou : 800 milliards GNF dans le flou, le CNT presse le gouvernement pour des réponses
En Guinée, le mystère continue de planer autour des 800 milliards de francs guinéens (GNF), soit plus de 91 millions de dollars américains, annoncés comme le ticket d’entrée du géant chinois Baowu pour sa participation au projet minier de Simandou. Alors que la presse avait déjà soulevé des questions sur la gestion de ce montant, c’est désormais le Conseil National de la Transition (CNT) qui monte au créneau, exigeant des explications et des mesures concrètes de la part du gouvernement.
Dans son rapport sur les recettes de la Loi de Finances Initiale (LFI) 2025, le CNT souligne l’importance stratégique de cette somme pour les finances publiques du pays. Cette annonce, qui avait suscité un vif intérêt national et international, fait aujourd’hui l’objet de nombreuses interrogations, notamment en raison de son absence dans les caisses du Trésor public.
Une somme “stratégique” pour la Guinée
Le CNT rappelle que cette contribution de Baowu, l’un des principaux partenaires du projet Simandou, est censée jouer un rôle clé dans le développement économique et social de la Guinée. Le projet Simandou, l’un des plus grands gisements de fer au monde, est perçu comme un levier crucial pour diversifier l’économie guinéenne et financer des projets d’infrastructures.
« Ces fonds doivent être récupérés et utilisés à bon escient pour répondre aux attentes légitimes des citoyens et renforcer la crédibilité de l’État », a martelé le CNT dans son rapport.
Des zones d’ombre persistantes
Malgré l’importance de cette manne financière, son absence dans les comptes publics alimente des soupçons et des frustrations au sein de l’opinion publique. Le CNT déplore le manque de transparence dans la gestion de ce paiement initial, appelant à une meilleure communication de la part du gouvernement et des acteurs impliqués.
« Ce flou autour des 800 milliards GNF affecte non seulement la confiance des citoyens, mais aussi celle des investisseurs potentiels », a déclaré un parlementaire sous anonymat.
Des attentes croissantes
Le projet Simandou, déjà marqué par des retards et des controverses, est suivi de près par la population guinéenne. L’impact de cette gigantesque mine sur le développement du pays est largement attendu, notamment en termes de création d’emplois, de financement des infrastructures et de redistribution des richesses.
Face à cette situation, le CNT exhorte le gouvernement à engager des actions immédiates pour clarifier la situation et assurer que ces fonds soient intégralement encaissés par le Trésor public. « Il en va de la crédibilité de notre pays sur la scène internationale », conclut le rapport.
Le gouvernement, quant à lui, n’a pas encore officiellement répondu à cette interpellation. Toutefois, la pression exercée par le CNT et l’intérêt croissant de la population pourraient forcer les autorités à briser le silence dans les jours à venir.
La Rédaction Politique