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Mise en liberté de Fonikè Mangué et Cie : ‘’ C’est préoccupant lorsque les magistrats font la marionnette des autorités politiques ‘’

Après un ordre de mise en liberté établi par le ministre de la Justice, la libération des acteurs du front national pour la défense de la Constitution (FNDC) continue de susciter assez de polémique dans le milieu judiciaire guinéen.

À en croire Maitre Pepe Antoine Lamah, cette libération accordée à Fonike Mangué, Billo Bah et Ibrahima Diallo après les tractations des leaders religieux prouvent à suffisance que ces acteurs politiques étaient des prisonniers d’opinions : « Cette manière de faire est la preuve éloquente que ces acteurs politiques étaient des prisonniers d’opinions, par le fait des autorités politiques qu’ils ont été arbitrairement détenus à la maison centrale de Conakry pendant neuf mois. C’est une situation qui a mon sens vient remettre en cause la promesse de faire de la justice la boussole de la transition et c’est très inquiétant pour tous guinéens attachés aux valeurs de la justice nous indignés. C’est autant préoccupant lorsque ce sont les magistrats des hautes instances judiciaires du pays qui se prêtent à ce jeu, qui font la marionnette des autorités politiques », a déclaré Me Pepe Antoine Lamah

Pour ce membre du bureau de l’ordre national des avocats, cette libération est d’autant plus surprenante que l’empressement de la cour suprême de vite juger le dossier des acteurs politiques qui étaient en prison depuis neuf (9) mois : « Il y a quelques jours, nous avons circulé sur la toile, un avis d’audience pour le 16 mai 2023, et a notre fort étonnement l’audience s’est tenu hier 10 mai 2023. Et les minutes qui ont suivi, la décision est rendue publique et le même jour, le dossier est en route pour le TPI de Dixinn quelle célérité, nous avons aujourd’hui des dossiers qui ont fait plus de 15 ans à la cour suprême qui ne sont pas examinés », a expliqué l’avocat

Me Pepe Antoine Lamah fait comprendre, enfin, que le ministre de la Justice et le procureur général n’ont ni le droit, ni la qualité, ni le pouvoir de décider de la libération des personnes placées sous mandat de dépôt par un juge d’instruction. « Seul un magistrat peut prendre une décision ou bien la chambre du contrôle de l’inspection peut décider autrement. Mais ce qui s’est passé dans cette affaire est vraiment malheureux. Le procureur général en connexion avec le ministre de la Justice s’est permis d’établir des ordres, mises en liberté en exécution de rien, cela est déplorable », a-t-il laissé entendre ce jeudi dans l’émission Mirador

 

 

 

Mamadou Samba Barry