Mory Condé : « les 400 milliards gnf sont disponibles… pour le processus électoral »
A l’occasion d’une conférence de presse qu’il a co-animée ce jeudi 12 janvier, avec le ministre secrétaire général de la présidence de la république et le porte-parole du gouvernement, le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation s’est penché sur plusieurs sujets relatifs au retour à un ordre constitutionnel en Guinée. Il s’agit notamment du recensement général de la population et de l’habitat, du fichier électoral, de la rédaction d’une nouvelle constitution, entre autres.
A l’entame de ses propos, Mory Condé indique que le recensement général de la population et de l’habitat n’a rien à voir avec le processus électoral. Toutefois, il révèle que le gouvernement a initié en fin d’année dernière, le recensement administratif à vocation d’état civil qui marque le démarrage des actions de la transition.
« En fin novembre, le gouvernement, avant même la tenue de la conférence des chefs d’États de la CEDEAO, le gouvernement avait pris la décision de préparer le programme national du recensement administratif à vocation d’État civil. Les dix (10) points inscrits dans l’agenda de la transition, vous avez au point 1, le recensement général de la population et de l’habitat. Ce recensement n’a rien à voir avec un processus électoral normal (…) », a rappelé le ministre avant d’ajouter : « C’est le 2ème point qui marque effectivement le démarrage des actions de la transition, le recensement administratif à vocation d’état civil. Actuellement, nous sommes dans un processus de recensement de l’ensemble de tous ceux qui sont à la fonction publique. Les personnes qui vont être recensées sur la base du fichier d’état civil biométrique, ne vont plus revenir devant la machine lors du recensement administratif à vocation d’état civil. On aura déjà leurs données. Donc, c’est l’ensemble des guinéens qui va devant la machine. A l’issue du processus, nous aurons les 13, 14 ou 15 millions de guinéens dans la base de données de l’état civil. Maintenant, c’est cette base de données que nous questionner pour prendre tous les guinéens qui ont les 18 ans révolus pour constituer le fichier électoral et progressivement aller vers le processus de retour à l’ordre constitutionnel ».
Dans le même cadre de retour à l’ordre constitutionnel, Mory Condé souligne : « Nos équipes et des équipes du ministère de la justice sont en train de travailler sur des avant-projets de plusieurs textes de lois notamment la constitution, tous les textes de lois dont on aura besoin pour faciliter le retour à l’ordre constitutionnel. Et une fois que ces documents seront prêts, nous allons les envoyer au CNT afin que le conseil national de la transition qui a comme rôle essentiel, l’élaboration de ces documents pour regarder ce que le gouvernement propose afin de pouvoir passer à l’action. Donc, c’est entre autres plusieurs actions même si on ne fait pas beaucoup de bruits autour ».
Par ailleurs, Mory Condé admet que « le premier point de l’agenda de la transition n’a rien à voir avec un programme de retour à l’ordre constitutionnel. Autrement dit, le recensement général. Les neuf autres points sont des actions qui sont liées. On ne peut pas organiser le référendum pour l’adoption d’une nouvelle constitution lorsqu’on n’a pas un fichier électoral qui permet d’appeler le peuple à se prononcer sur le Oui ou le non. On ne peut pas avoir ce fichier électoral-là tant qu’on ne fera pas le recensement administratif à vocation d’état civil ».
Concluant, le ministre de l’administration du territoire dit mettre l’accent sur « l’accompagnement de nos partenaires pour mobiliser les ressources financières qui puissent accompagner le processus. Pour moi, la question, ce ne sont pas les deux ans, la question, ce sont les ressources financières qui doivent permettre au processus de pouvoir s’étaler correctement sur la durée définie dans l’agenda avec la CEDEAO (…). La CEDEAO s’est retrouvée le 5 décembre, le 27 décembre, le gouvernement a pris 400 milliards, il a mis sur la balance pour dire, voici ce que nous donnons pour l’accompagnement du processus électoral. Aujourd’hui, les 400 milliards sont disponibles au ministère de l’administration du territoire pour le processus électoral », a-t-il conclu.
Sadjo Bah