La Démocratie Sénégalaise à la croisée des chemins
Le Sénégal dans son histoire politique et sociale est considéré comme étant l’un des pays les plus stables en matière d’alternance démocratique. Sa culture et sa tradition a fait qu’il est devenu le seul pays en Afrique de l’Ouest à ne pas connaitre de coup d’Etat militaire.
Cependant, depuis l’arriver au pouvoir du Président Macky SALL, nous assistons à une désintégration institutionnelle et démocratique. L’exécutif s’est transformé en fer de lance de toutes les institutions Républicaines. Il régule, s’immisce, interfère et ballonne tous les organes de gestions du pouvoir. La justice est devenue un instrument d’oppression et d’élimination des opposants politiques. Or, la démocratie est le pouvoir donner aux institutions de travailler en toute indépendance et en tout objectivité.
Malheureusement, le report du scrutin à une date outre que celle prévue par le calendrier électoral est anticonstitutionnel et augure un lendemain incertain pour le pays et pour la stabilité de ses institutions. Ainsi, suivant les dispositions de l’article 2 du protocole additionnel sur la Démocratie et la Bonne Gouvernance de la CEDEAO qui dispose ; qu’Aucune réforme de la loi électorale ne doit intervenir dans les (6) mois précédant les élections, sans le consentement d’une large majorité des acteurs politiques. Et précise que ; les élections à tous les niveaux doivent avoir lieu aux dates ou périodes fixées par la Constitution ou les lois électorales.
Par conséquent, l’abrogation du décret portant convocation du corps électoral est juridiquement injustifiable et politiquement incorrecte. Au regard du contexte actuel, la représentation nationale n’a aucune légitimité de proroger un mandat présidentiel, il appartient au peuple Sénégalais de se déterminer en toute indépendance et en toute souveraineté.
C’est pourquoi, quelque soit l’issue de cette situation, l’histoire retiendra la bêtise et l’idiotie d’un Homme qui a sacrifié son parcours politique au détriment d’une avidité s’en faille à torpiller les intérêts d’un peuple en quête de liberté et d’autodétermination.
Vive la République !
Vive la liberté !
Victoire au peuple qui lutte !
Par Noel Tamba TOLNO (Juriste)
