Joseph Boakai, nouveau président du Libéria
Joseph Nyumah Boakai, vétéran de la vie politique libérienne, est parvenu à s’imposer face au président sortant et légende du football, George Weah.
À 78 ans Boakai est le nouveau président du Liberia. Il a promis de former un gouvernement “inclusif” dans un pays qui a été marqué par plusieurs décennies de guerre civile.
Comme George Weah, Joseph Boakai est issu de la population “autochtone”, et non de l’élite “américano-libérienne” descendante d’esclaves affranchis qui a longtemps dominé le pays. Il se décrit comme un homme ordinaire qui s’est extrait d’une condition modeste par le mérite et le travail.
Le nouveau chef d’Etat du Libéria est originaire d’un village reculé de la province de Lofa, frontalière de la Guinée et de la Sierra Leone, et souvent présentée comme le “grenier à blé du pays”.
Boakai a été ministre de l’Agriculture de 1983 à 1985 sous Samuel Doe.
Marié et père de quatre enfants, ce ténor de la politique libérienne, vice-président d’Ellen Johnson Sirleaf de 2006 à 2018, serviteur de l’État pendant quatre décennies, accède enfin à la fonction suprême.
Boakai va pouvoir mettre à l’œuvre son “plan de sauvetage” national. Il promet d’améliorer les infrastructures, d’investir dans l’agriculture, d’attirer les investisseurs, d’ouvrir le Liberia au tourisme, et redorer le blason du pays.
Mais Joseph Boakai s’est aussi allié avec des barons locaux, comme l’ancien chef de guerre Prince Johnson, accusé d’avoir commis des massacres sur ses compatriotes durant la guerre civile de 1989 à 1997.
Ses opposants estiment que son âge avancé est un handicap et affirment qu’il est déconnecté des jeunes générations dans un pays où 60% de la population a moins de 25 ans. Ils le surnomment “Sleepy Joe” (Joe l’endormi), surnom aussi donné par des adversaires au président américain Joe Biden, et arguent qu’il est temps pour lui de se reposer.
Durant la campagne, ses soutiens n’ont cessé de mettre en avant sa probité constante et clament qu’il sera le seul à savoir restaurer la confiance envers les institutions et à combattre la corruption.