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Procès du 28 septembre : Alpha Amadou Baldé porte de graves accusations contre le Col Thiégboro

L’audience a repris ce mardi au tribunal de première instance de Dixinn délocalisé à la Cour d’appel de Conakry, avec la comparution de Alpha Amadou Baldé victime des coups et blessures au stade du 28 septembre.

À la barre, cette nouvelle victime a relaté comment il a été arrêté au stade et conduit au camp Alpha Yaya Diallo : « Je suis arrivé au stade à 10 heures. On n’a même pas fait 30 minutes, les tirs ont commencé. Il y avait tous les corps là-bas, mais les bérets verts étaient beaucoup plus nombreux. On a cherché à se faufiler. C’est dans cette débandade qu’on m’a arrêté » dit –il

«  On m’a envoyé au camp Alpha Yaya Diallo, siège de la présidence de la République, avec d’autres manifestants. Un béret rouge de la garde présidentielle a dit: ‘’ Monsieur le président, venez voir les ennemis du pouvoir’’. Lorsque j’ai voulu soulever la tête pour voir si le président était là, On m’a donné des coups, je pensais avoir perdu ma tête  », a t-il fait savoir.

Il accuse par ailleurs le service dirigé par le colonel Thiégboro Camara de les avoir gardés plusieurs jours « C’est ainsi qu’on nous a gardé chez Thiégboro où on a passé quatre jours Pendant ces quatre jours, on m’a tellement bastonné que j’ai perdu 4 dents. Depuis notre arrestation, on n’a ni mangé, ni bu. Ça sentait mauvais là-bas parce que les gens étaient blessés. Au deuxième jour, un militaire m’a permis d’appeler ma famille pour leur dire que je suis en prison. Quand les familles ont su qu’on était emprisonné là-bas, on envoyait le mangé mais ça ne rentrait pas dedans. On nous a proposé de dire que c’est Cellou Dalein Diallo qui nous a donné l’argent et que c’est nous qui sommes allés caillassés le commissariat de police de belle vue », a rappelé Alpha Amadou Baldé.

Pour cette autre victime, certains militaires cherchaient à rançonner les familles : « Pendant notre arrestation, ils avaient retiré nos téléphones avec lesquels ils menaçaient nos familles pour dire que si nos parents ne paient pas l’argent, on va nous tuer. Certains parmi les militaires qui décrochaient nos téléphones, y en a qui disaient à nos parents qui appelaient que nous sommes morts », a témoigné à la barre Alpha Amadou Baldé

 

 

 

Salif Camara