63ème anniversaire de la monnaie guinéenne : Mamady Fatoumata Keita économiste parle de l’état de la monnaie guinéenne
1er mars 1960, 1er mars 2023, cela fait aujourd’hui, 63 ans, jour pour jour que se créait la monnaie guinéenne. Ce 1er mars 2023, la Guinée fête son anniversaire. La rédaction de Citoyennews.Com s’est intéressé à ce sujet et a rencontré ce mercredi 1er mars 2023, Mamady Fatoumata Keita Professeur d’Economie dans les universités a été interrogé, il a été question de sa lecture de la monnaie guinéenne et surtout les problèmes qui assaillent cette monnaie actuellement.
Nous vous proposons ci-dessous l’interview réalisé par nos reporters
Citoyennews.Com : Ce 1er mars 2023, la Guinée a fêtée les 63 ans de la création de la monnaie nationale. Faites-nous l’historique de l’évolution de notre monnaie ?
Mamady Fatoumata Keita : Alors parlant de l’historique de la monnaie guinéenne nous allons dire que cela a commencé effectivement le 1er mars 1960 par la création de notre monnaie qui est la souveraineté nationale le symbole de notre souveraineté, la monnaie guinéenne crée en 1960 le 01 mars 1960 s’appelait le franc guinéen à l’époque il a été imprimé en tchequeslovaquie en ce moment l’état-là était un seul état qui est divisé aujourd’hui en deux états la république Tchèque et la Slovaque donc cette c’est ce pays qui a imprimé notre première monnaie et mais cette monnaie qui avait été imprimé n’avait pas les éléments de sécurité qu’il fallait il y’avais pas de filigrane il y’avais pas de fil de sécurité donc la Guinée était obligé de se retourner vers la Chine pour imprimé à nouveau sa monnaie donc jusqu’aujourd’hui la Guinée imprime sa monnaie en Chine donc le franc guinéen qui a servi les guinéen pendant 12 ans et jusqu’en le 02 octobre 1972 la Guinée a créé cette fois une autre monnaie qui est le syli puisque déjà avec le climat politique il y’a eu les faux billets qui ont été fabriqué par les adversaires politiques de la Guinée il y’a eu près d’1 milliards de faux billets qui ont été fabriqué par le service contre-espionnage français qu’on appelle le SCEG dirigé par Jacques focard donc le gouvernement n’ayant pas les moyens pour gérer cette nouvelle monnaie qui a été injecté dans l’économie nationale 1 milliards de faux billets donc le gouvernement était obligé de changer la monnaie donc c’est ce qui a mené au changement de franc guinéen pour syli le 02 Octobre 1972 et après le syli va continuer jusqu’au décès du président Ahmed Sékou Touré, la prise du pouvoir en 03 Avril 1984 par l’armée, dirigé par le colonel Lansana conté et vont continuer à utiliser pendant un certain temps jusqu’en janvier 1986 et alors le régime militaire qui était en place avait prôné déjà l’ouverture, avait prôné le libéralisme économique alors cette idée de libéralisme ne pouvait pas aller avec la monnaie un peu socialiste donc ce qui mené au changement du syli également pour se retourner encore en franc guinéen qu’on appelle le GNF le nouveau franc guinéen voilà un peu l’historique de la monnaie guinéenne et jusqu’aujourd’hui.
Citoyennews.Com : Le taux d’inflation est actuellement à la hausse, en dépit des efforts consentis par le gouvernement. Il se trouverait à ce jour, a un peu plus de 8,6 %. À votre avis, qu’est ce qui expliquerait cela ?
Mamady Fatoumata Keita : Le taux d’inflation, vous savez déjà l’inflation est causé par plusieurs facteurs dont d’abord la demande lorsque la demande est excède à l’offre parce que le marché l’économie c’est l’offre et la demande, lorsque la demande est supérieure à l’offre et les prix augmente donc ça c’est un premier facteur puisque nous ne produisons pas et alors qu’on a besoin de tout et forcément les prix vont augmenter et l’inflation peut être liée à l’importation alors quand vous constater chez nous ici tous les produits que nous utilisons viennent d’ailleurs, donc tous les produits sont importés donc cela peut-être un facteur d’augmentation des prix sur le marché, l’inflation peut être liée aussi à la masse monétaire lorsque la monnaie est beaucoup dans la circulation ça peut aussi créer l’inflation donc chez nous déjà on constate qu’il y a un peu tous ces facteurs-là qui sont à la base de l’inflation dans notre pays mais Quand-même l’inflation à un chiffre c’est pas aussi grave que ça puis que nous étions à 12% avec les efforts c’est ramené jusqu’à 8% c’est pas grave 8 et quelques donc ça fait dire que c’est une inflation à un chiffre et je pense que ce n’est pas trop grave mais l’effort Quand-même on peut continuer à faire l’effort jusqu’à ramener au minimum, le minimum acceptable c’est 3% donc faire en sorte que ça soit au minimum vers 3% donc voilà.
Citoyennews.Com : Quelle place occupe la monnaie guinéenne de nos jours dans la sous-région?
Mamady Fatoumata Keita : Je pense que ce n’est pas une comparaison des monnaie puisque dans la sous-région si vous savez déjà qu’il y’a une zone monétaire qui est là qu’on appelle la zone monétaire de CFA ,comment on appelle ça la monnaie CFA , CFA c’est est une monnaie qui appartient à un ensemble de pays 14 pays l’utilise en Afrique 8 en Afrique de l’ouest ici qui sont dans la zone UEMOI l’union économique monétaire de l’Afrique de l’ouest et d’autres dans la CEMAC donc eux ils ont une monnaie communautaire, ils ont une monnaie qui appartient à un ensemble de pays, la Guinée à sa monnaie personnellement donc ce n’est pas une comparaison de monnaie mais lorsque vous avez une monnaie nationale quelle est l’importance de cette monnaie ? C’est ce qu’il faut savoir alors nous avons notre monnaie, c’est une arme de notre économie puisque nous avons la politique, l’instrument de notre propre politique donc ça, c’est une très bonne chose et aujourd’hui la monnaie guinéenne est faible, c’est la réalité par rapport à d’autres, mais est-ce que c’est mauvais ? C’est là, il faut se poser alors puisque quand la monnaie est surévaluée parce que la monnaie va en fonction de l’économie, la valeur de l’économie, c’est ce qui définit la valeur de la monnaie.
Lorsque l’économie s’améliore la monnaie, va s’améliorer, mais si vous améliorez la monnaie sans que l’économie ne s’améliore ça va être une valeur qui sera imposée et alors ça ne peut pas marcher puisque ça va décourager la compétitivité de vos produits à l’étranger.
Alors ce qui est important est ce que notre monnaie elle est faible oui elle est faible qu’est-ce qui faut ?
Alors il faut produire beaucoup, il faut profiter de cette faiblesse de la monnaie puisque ça attire en fait les gens de l’extérieur pour venir acheter chez nous. Il faut produire beaucoup pour que les gens viennent acheter beaucoup et ça consistera à la rentrée massive des devises.
C’est une très bonne chose et il ne faudrait pas nous voyons ça comme un truc mal, mais si c’est faible, il faut profiter de ce temps pour ne pas rester parce que si on reste aussi bras croisé, ça peut se retourner contre nous.
Citoyennews.Com : Vous qui êtes économiste averti, que proposez-vous pour changer la donne ?
Mamady Fatoumata Keita : Alors pour changer la donne je crois que je l’ai déjà dit c’est la production, faut miser sur la production puisqu’il y a déjà, lorsque qu’il y a une difficulté conjoncturelle il y’a deux phénomènes on peut faire une solution conjoncturelle et on peut faire une solution structurelle alors pour la solution conjoncturelle c’est de faire en sorte que l’état subventionne les importation pour éviter que puisque la grande partie de l’inflation ou la faiblesse de notre monnaie est liée à ça lorsque la demande de devise est liée par rapport à la devise existent la monnaie nationale baisse alors et ça et à l’état de le faire mais ça c’est conjoncturelle mais dans la politique structurelle l’état va miser sur la production nationale Favoriser la production, Favoriser l’industrialisation, favoriser le développement des secteurs d’activités comme le secteur agricole et autres pour permettre à l’économie de souffler pour permettre à la nation d’exporter beaucoup parce que plus vous exportez plus votre économie est garantie et plus votre économie est garantie plus la valeur de votre monnaie s’apprécie et la monnaie devient plus compétitive sur le marché international.
Interview réalisé par Anne Marie Haba et Salif Camara
